Derrière l’acronyme qui fait la blague, une baseline, un mantra, presque une devise : Pression Imparfaitement Parfaite ! Une promesse qui se tient désormais à deux pas du centre de Bègles dans un lieu qui invite à coincer la bulle. Parfaitement !

On les avait connu en 2015, aux Vivres de l’Art, alors qu’ils proposaient des initiations au brassage, puis on les a vu progressivement apparaître sur les tables des bistrots, trois lettres blanches sur fond rouge. Une histoire brassicole presque ordinaire - Extraordinairement ordinaire - Une aventure qui débute, comme pour beaucoup, dans des seaux en plastiques, puis à façon sur 2 ou 3 références, jusqu’à temps de se former plus avant, de trouver un bout de local à partager, y poser quelques cuves. C’est le temps de la colloc’ avec Azimut, le temps des copains et de l’aventure… Puis l’émancipation, la brasserie qui se monte, pièce par pièce, par temps de covid, en mars 2020. Cinq petites années seulement, 20 ans en vie de brewdog !

Fin novembre 2020 - Soleil radieux et températures qui sentent bon la fonte des pôles. C’est l’heure de la pause “café basket” à la brasserie - Ici la vaisselle se joue aux trois points - Mais Benjamin Février, le lead brewer comme on dit dans jargon, lâche le panier pour nous faire la visite du propriétaire. On en profite pour lui poser quelques questions.

Maintenant que tu as (avec tes 3 associés) ta propre brasserie, tu gardes quoi des 3 ans de collocation avec Azimut ?

BF : “Que du bon. On a grandi ensemble. On a connu les premières galères ensemble… les pompes à démonter, la pression sur le planning de production, les brassages très tôt le matin pour lâcher les cuves à temps pour le brassage suivant. Fallait s’organiser mais on ne se marchait pas sur les pieds. Et puis, en terme de produit, on n’est pas exactement sur le même créneau.”

Je te prends au mot, le style PIP c’est quoi ? Qui est votre client type ?

BF : “Nous ne sommes pas geeks mais nous ne sommes pas traditionnels non plus. On vise exactement l’entre deux, c’est à dire le consommateur averti qui cherche à boire un bon produit artisanal moderne et qu’il comprend. On reste sur des bases identifiables par le plus grand nombre - Blanche, Triple, IPA, Stout, Sour - que l’on pimpe avec des fruits, des épices pour proposer des Tendances qui sont en fait des déclinaisons éphémères… comme la Blanche Tendance Passion Timut ou la Triple Tendance Lime Sichuan… On tourne avec une gamme de 10 références : 3 bières régulières, 6 bières tendances et une limonade. Les produits sont 100% bio !”

Aujourd’hui vous disposez d’un joli taproom, d’une grande terrasse, c’est un peu votre truc la bière sur table non ?

BF : “Oui le secteurs CHR c’est grosso modo 50% de nos ventes. Guillaume Chamaillard, autre associé qui s’occupe ici avec moi de l’opérationnel, est un ancien de la distribution de Vins et Spiritueux. Les Cafés et Restaurants ont été naturellement nos premiers clients. Le reste c’est essentiellement de la GMS. Je suis un ancien d’Intermarché, je travaillais au marketing dans une centrale d’achat… tout s’explique !”

L’espace dédié au public est ici conséquent, comment avez-vous conçu le projet ?

BF : “Le local fait 380m2… et 100m2 sont dédiés au bar. En plus de cela on a la terrasse qui ne donne pas sur la rue et qui permet de se poser en famille sans craindre pour les enfants. C’est l’esprit du lieu, familial, collaboratif dans un environnement - tu as pu le remarquer - où des grapheurs viennent s’exprimer… oui, c’est aussi un espace culturel !”

Une capacité de 3.000 hectolitres par an

Et au niveau production ça donne quoi ?

BF : “Et bien une salle de brassage de 20hl et une cuverie qui nous permet de prétendre à sortir 3.000hl/an. On a de la place pour travailler de la place pour stocker, c’est confort ! On a tout monté en mars dernier, pièce par pièce, c’était du boulot mais on est content, ça marche bien !”

Des projets d’amélioration, de développement ?

BF : “Oui, le gros truc c’est l”arrivée, sous 5 mois, de notre ligne de conditionnement isobarométrique. La ligne que nous avons aujourd’hui fonctionne très bien mais l’isobare va nous permettre de faire des produits encore plus stables et aussi de réduire le temps d”occupation des fermenteurs, donc de réduire la durée du process de fabrication et naturellement d’amener la brasserie à sa capacité de croisière”

La bière dont vous êtes le héros

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Et la “brasserie collaborative” elle s’exprime comment ?

BF : “On a gardé l’esprit de nos débuts, centrés sur l’animation d’ateliers pour apprendre au grand public à faire de la bière. Désormais les personnes qui s’inscrivent à nos ateliers participent au développement de nos prochaines recettes… La création du prototype d’abord, puis la dégustation, la validation ou non des échantillons, un vote online pour le design de l’étiquette et la sortie du produit à grande échelle… Une processus collaboratif et démocratique en quelque sorte…”

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